Courir dès le réveil demande une bonne dose de motivation. Le faire à jeun en requiert sûrement davantage. Ce serait pourtant la meilleure façon de perdre de la graisse. Vrai ou faux ? Un médecin du sport et un coach en course à pied nous répondent.
«L’organisme a trois sources disponibles pour fabriquer de l’énergie : les glucides, les lipides et les protéines. Habituellement, les glucides sont les premiers à être utilisés car plus faciles à transformer pour le corps. Quand ils ne sont plus disponibles comme après une nuit de jeûne, le corps va se servir dans notre stock de graisse », affirme Olivier Gaillard, coach en course à pied. Selon lui, l'organisme brûle 50% de graisses pendant un footing post-jeûne de plus de 10 heures, alors qu’il n’en utilisera que 30% si l’on prend un petit-déjeuner.
Ne jamais courir à jeun plus d'une heure!
Cependant, ne vous imaginez pas qu’en courant pendant deux heures au saut du lit, votre petit ventre va disparaître au bout de trois semaines. «La course à jeun n’est pas la recette miracle pour maigrir. Si on veut perdre de la graisse, il faut opérer un rééquilibrage alimentaire».
De plus, courir le ventre vide peut être nocif pour le corps si l'on en abuse. «Au-delà d’une heure d’effort, l’organisme va solliciter les réserves de protéines des muscles, ce qui nous expose à de la fonte musculaire», souligne le médecin. Olivier Gaillard va même plus loin dans sa mise en garde : «Il ne faut surtout pas prolonger l’effort car au bout d’une heure, les effets nocifs se multiplient. On dégrade les cellules musculaires, mais aussi des acides gras essentiels. Le corps produit également des substances nocives pour les reins lors de la dégradation des lipides.»
Les deux spécialistes conseillent de programmer ces séances une à deux fois par semaine. Commencez par des sorties de 20 à 30 minutes et augmentez progressivement la durée. Pendant votre session, respectez une allure qui vous permet de parler sans vous essouffler. Pas de fractionné donc, mais un footing lent. «On ne doit pas dépasser 70% de sa fréquence cardiaque maximale pour ne pas dégrader les protéines musculaires», explique Olivier Gaillard.
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